Silence dans la bibliothèque de mon esprit

« Qu’est-ce que vous voulez? »
La question doucement posée attend une réponse
Mais mon esprit est comme une bibliothèque en été après minuit.
Le silence épais comme neige sur une montagne en hiver.
Encore une fois, vous posez la question, une froideur dans le ton cette fois.
Pas un érudit dans la bibliothèque, seulement du silence.
« Ça ne me dérange pas vraiment, » est la seule réponse que j’ai.
La gifle quand elle vient est soudaine et inattendue.
La piqûre aiguë de la paume de ta main, juste au-dessus de mon oreille.

Ma langue est grasse et lourde,
Ma bouche est pleine de crachats,
Les dents se rétractent comme pour parler,
Les lèvres restent fermées comme un sphincter.
Aucun mot ne vient, aucun son n’est émis.

La confusion, la frustration et la douleur brillent dans tes yeux,
« Pourquoi suis-je si distant ? »
Le silence.
« Pourquoi avez-vous construit des murs autour de vous ? »
Pas de réponse.

Il y a si peu de temps, j’aurais senti la protection de mon armure,
On s’attendait à ce que des mots durs ou de la cruauté rebondissent sur sa surface,
Comme des gouttes de pluie frappant le métal.
Vos mots y ont percé des trous comme s’il était fait de papier de couleur.

Une réponse vient, pas une réponse gracieuse et élégante,
Il vient par à-coups, puis un flux de conscience,
Le journal des événements roulant de mon esprit, alors qu’il s’écoule.
Pas un humain émotionnel, juste la réponse d’une machine.
Trop réfléchir même en vocalisant les pensées qui ont laissé une empreinte.

Le sol sous moi cède et je tombe dans un vide aqueux silencieux.
Un étang? Un lac? Une rivière? Une mer? Un réservoir d’affichage dans un aquarium?
Qui peut dire? C’est de l’eau faiblement éclairée à perte de vue.
Des formes scintillent dans ce lieu silencieux.
Un banc de poissons monstrueux avec des mâchoires vicieuses dans leurs petits corps.
Mon intuition murmure, ‘regret,‘ car le regret ne vous ronge pas en une bouchée mais lentement au fil du temps.
Un octopode à l’air bizarre passe devant, utilisant des jets d’eau pour se propulser.
Ses grands yeux scrutent la pénombre pour son prochain repas.
‘Craindre,’ vient le murmure, car il enroulera ses tentacules autour de vous, vous piégeant dans son étreinte.
Vous arrachant lentement la vie, puis quand vous perdez la force de résister et sans sauveteur pour la chasser,
Il vous boit comme un horrible smoothie.

Le monde tourne, ma vision tourne, et je regarde de nouveau ton visage flou.
De grosses gouttes de pluie tombent sur mes joues et dégoulinent sur mon visage.
Je lève les yeux, oubliant que je suis à l’intérieur, à la recherche de nuages ​​sombres.
Puis ça me frappe, pas des gouttes de pluie mais des larmes qui éclaboussent mes joues d’yeux vaporeux.
Il n’y a pas besoin de mots entre nous,
Vous n’avez que des questions et je n’ai pas de réponses.

Le temps passe, et nous passons par des rituels réconfortants.
Nous faisons des choses ensemble, accomplissons des actions familières pour nous rassurer et nous rassurer.
Je peux sentir la sensation chatouilleuse de quelque chose qui mordille mes orteils,
Mes chaussettes sont mouillées et une ligne de ventouses s’enroule autour de ma cheville.
je baisse les yeux; Je passe mes mains sur ces endroits et je ne touche à rien.
Je peux les sentir revenir lorsque mes doigts s’éloignent.

Le soleil se couche, c’est l’heure d’aller se coucher.
Je me retrouve assis sur un rocher au bord d’une petite route de campagne,
L’herbe pousse au centre de celui-ci,
Grands nids de poule comme les taches d’un dalmatien
Rempli d’eau trouble, de feuilles pourries et d’insectes morts.

L’air froid et humide me dit qu’il est tard dans la nuit,
Je ne sais pas où je suis ni comment je suis arrivé ici.
Je regarde vers le ciel et il y a la Worm Moon.
Luna immense, belle et couronnée de lumière argentée.

Je me frotte les yeux du bout des doigts et me demande quoi faire ensuite.
Il y a quelque chose autour de mon cou qui rebondit contre ma poitrine.
Je l’agrippe avec des doigts nerveux et le soulève vers la lumière.
Une simple boussole en bois cabossée, avec un verre bon marché.
L’étoile lumineuse de la boussole brille dans la douce lumière,
La flèche de direction s’allume en bleu, se balançant d’avant en arrière lorsque je bouge ma main en cercles.
Ma boussole, celle que j’ai fabriquée il y a longtemps quand j’ai commencé un autre voyage difficile.

Un cri d’oiseau à proximité me fait sursauter de surprise.
Un hibou, perché sur une branche d’arbre, me regarde.
Je salue l’oiseau, le poing droit sur mon cœur et une révérence respectueuse.
L’oiseau semble se balancer de haut en bas sur sa branche,
Il me crie dessus comme s’il voulait que je le copie.
Je me lève, les doigts lissant ma robe,
Il y a quelque chose sous moi, quelque chose de doux et de lourd.
Je me retourne pour voir ce que c’est.

Un manteau de laine bouillie rouge est drapé sur le rocher,
Je le ramasse et le secoue pour l’ouvrir, faisant voler la poussière et les feuilles.
La doublure en soie argentée capte le clair de lune.
Quelque chose de métallique brille au coin de mon œil.
Un fermoir de phase de lune en argent.
Mon manteau, celui que je porte toujours pour les rituels,
Ça ne peut pas être un accident si c’est avec moi.

Je ne sais pas où je suis ni comment je suis arrivé ici.
J’ai des questions auxquelles je ne comprends pas.
Pourtant, j’en ai plus que lorsque j’ai commencé mon premier voyage.
J’ai ma boussole pour naviguer,
Mon manteau, pour se protéger du temps,
Mes bottes, pour me porter sur tous les terrains.

Pour l’instant nord-est le long de cette route à la recherche de réponses, si la déesse le veut.
Je place ma confiance et ma foi en elle pour guider mes pas comme je ne l’ai jamais fait.