Marcher dans le pétrin

La brume se dissipe lentement au fur et à mesure que vous marchez. Il est 5h30 du matin, personne d'autre autour, comme toujours, le monde paisible et immobile. Parfois, un autre promeneur ou coureur de chien apparaîtra, vous préférez qu'il ne le fasse pas, mais cette semaine, il y en a eu peu plus que la normale.

Vous respectez la même routine hebdomadaire, trois jours avec les chiens et deux sans, seul. Vous empruntez le même itinéraire, dans les ruelles sombres, cinq miles, beau temps, mauvais temps. Votre temps. Aujourd'hui est un jour où vous marchez seul, sans le chien.

Ce temps est précieux pour vous, presque sacré, du temps seul pour réfléchir et réfléchir à vos désirs, vos désirs et vos besoins. Un moment pour s'évader, apaiser le bruit et laisser vagabonder son esprit. Pour le monde extérieur, vous avez tout ce dont vous avez besoin. Un mari aimant et fidèle, des enfants, un foyer chaleureux et une belle vie. Cela devrait suffire, et pourtant vous errez. Votre mari vous adore, mais il ne vous voit pas pleinement. Vous avez essayé de lui montrer toutes vos facettes, mais il ne peut pas voir au-delà de sa perception de la fille qu'il a épousée il y a toutes ces années.

Vous avez des jouets, de tous les types possibles, vous les utilisez fréquemment, vos vibromasseurs, vos godes, vos plugs, utilisés pour tenter de combler vos besoins ; ils n’atteignent jamais vraiment. Vous aspirez à un homme fort et autoritaire, son poids pesant sur votre corps fragile, son odeur, sa chaleur, sa sueur et son souffle sur vous submergeant vos sens. Son objectif singulier ; vous prendre, vous utiliser, comme il le souhaite, pour ses désirs, les vôtres indépendamment. Ses yeux sombres sont vitreux, brûlant en toi, tu es à lui, il veut te posséder…

Alors que votre esprit s'égare vers ces lieux inexprimés, vous ressentez les papillons habituels dans votre estomac, votre corps frémit et votre chatte vous fait mal et picote à l'idée d'être prise et utilisée, charnellement et sans vergogne dans cet endroit désert et désolé. Le passage souterrain de la voie ferrée se trouve juste au coin de la rue, vous quittez la route et empruntez le sentier piétonnier traversant les champs. Caché dans les sous-bois, ce tunnel fermé est votre lieu de fantaisie le plus sombre, bien réel, proche, caché des regards.

Est-ce le jour où vous libérez la salope qui sommeille en vous ? Vous y avez pensé plusieurs fois. Est-ce le jour où votre main fouille dans votre gilet pour découvrir et tirer vos tétons sombres qui durcissent déjà à cette pensée ? Est-ce le jour où vous glissez votre main sous votre legging et dans votre culotte en vous appuyant contre les parois de pierre rugueuses, humides et musquées du tunnel ? Est-ce le jour où vous les retirez de toute urgence, vous exposant sans souci ni souci alors que vous vous agenouillez sur le sol en pierre poussiéreux, vous vous êtes accroché jusqu'à ce que vous jouissiez fort et en désordre. Vous avez souvent ces pensées lorsque vous marchez seul, mais vous n’agissez jamais en conséquence. Votre chatte nécessiteuse picote plus que d'habitude aujourd'hui, peut-être aujourd'hui, peut-être.

Vous continuez votre chemin, accompagné des pensées sombres qui habitent votre bel esprit. Lorsque vous atteignez le tunnel, vous rencontrez une vue inattendue. Vous n'avez jamais croisé d'âmes solitaires dans ce lieu secret mais aujourd'hui il y a une silhouette sombre, il y a quelqu'un debout près du tunnel, votre tunnel. Votre esprit revient à hier, vous l'avez remarqué, un promeneur de chiens, pendant que vous marchiez. Il a projeté une silhouette sombre, entièrement vêtue de noir et il regarde dans votre direction. Il te regarde.

Vous levez la main pour saluer en toute légèreté « Bonjour », en souriant chaleureusement, comme c'est votre manière de le faire. Mais il ne rend pas la pareille, il ne bouge pas, son visage est dur comme de la pierre. Un sentiment de malaise monte en vous alors qu'il continue de regarder dans votre direction, vous fixant intensément. Vous essayez de mettre de côté le sentiment de malaise, dans votre tête vous raisonnez avec vos peurs, il doit être un promeneur de chiens, il tient une laisse à la main, du type tour de cou, celles utilisées pour dresser les races de chiens de garde les plus effrayantes. Vous remarquez qu'il le balance doucement d'avant en arrière. Mais, vous le savez, il n’y a pas de chien, et, à bien y penser, il n’y en avait pas hier.

Vous vous sentez mal à l'aise, votre souffle se bloque dans votre gorge et les poils de votre nuque se dressent. Vous ralentissez votre rythme en réalisant qu'il peut y avoir un danger à portée de main. Que fait cet homme sombre et sombre ici sans chien ? Ton esprit commence à s'emballer, merde, merde, que faire ? Continuer? Faire demi-tour? Courir? Ce n'est pas facile de courir avec ces bottes et il a l'air rapide, mince et fort. Lutte? Il doit mesurer plus de six pieds et être large comme un boxeur. Vous n’aurez aucune chance, vous êtes petit, délicat et fragile. Vous seriez facilement maîtrisé.

« Putain », marmonnez-vous dans votre souffle irrégulier. Vous le regardez et il lève son bras libre, sans laisse, il vous désigne directement d'un doigt, un sourire arrogant et impérieux aux lèvres. En se tordant la main, il vous fait signe de mettre le pied dans le tunnel…