Flèches lâches | Histoires luxuriantes

Nous étions si jeunes à l’époque…

Et une partie de moi reviendra à ça
nuit où un anneau enserrait ton doigt tremblant,
le lac sombre de l’hiver où tu as dit oui et t’es précipité
sur moi comme ces eaux coulant sous la glace,
revendiqué en silence dans le clair de lune d’hiver
comme une flèche perçante dont je ne me suis jamais remis,
la seule blessure que j’ai jamais voulu garder ouverte.

Vous étiez plus familier avec les chiffres et les étoiles
parce que les mathématiques ont expliqué nos attaches ici
mais les corps célestes flamboient pour briller sur nous
un indice céleste de ce que nous pourrions tous être
même si nous semblons si petits et impuissants
contre leurs immensités insondables.

Je comprends presque ce mystère quand
tiré à l’intérieur de vous pour voir les constellations
s’effondrer comme des rivières de lumière stellaire pulsante sauvage
et des arcs-en-ciel explosant à travers les yeux
J’ai commencé à tout voir,
univers se pliant et se dépliant
dans la joie brute de ce que nous venions de tenir.

On ne peut rester jeune que si longtemps,
Je pourrais te donner tant de choses dans le temps,
des roses aux pétales qui ne frissonnent plus
dans des mains nerveuses comme lors de notre premier rendez-vous,
Je pourrais te donner des cartes ou des ours en peluche,
des chocolats qui fondraient et couleraient
de ta bouche comme une liqueur rare et décadente
mais ne serait pas comparable à la douceur naturelle
s’épanouissant à jamais du plus profond de vous.

Je pourrais te donner des pierres taillées dans la terre,
façonné à une irisation brillante qui raconte
de quel spectre peut marquer l’âme
et ce seraient des souvenirs intimes,
quelque chose comme un beau secret agrippé
entre nous qui ne peut donner que des éclats
d’une histoire entière qui est plus qu’un vœu de tenir
ces peaux sacrées et séparées de toutes les autres.

Alors sens-le quand mes bras s’enroulent autour de ta taille,
un thrum s’élevant de l’os à la moelle à l’âme,
la première fois que tu as fait l’amour,
la première fois que ton coeur s’est complètement brisé
parce que notre douleur dira toujours la vérité
même si nous pouvons nous sentir complètement impuissants
contre son immensité insondable.

Alors sens quand nos lèvres se rencontrent douces avant dures,
si hésitant au début comme si appuyer davantage pouvait casser
les molécules de quelque chose de si beau encore
aussi fragiles que nous l’étions lors de notre premier enlacement avant
délicieuse pression mijote dans la possessivité,
Je peux goûter tout ce que tu es et seras ici
et même si nous ne sommes peut-être plus si jeunes,
le temps seul donne une nouvelle fureur à ce foyer qui couve.

Et une partie de nous avait peur d’une telle symétrie parfaite,
la poussée animale et la douce attraction lancinante,
le tonnerre régulier de ton coeur dans ma main toujours
blessé par la même flèche lâchée il y a des années,
l’étrange tendresse après parce que
nous ne savions pas ce qui valait la peine de souffrir
car dans le calme au-delà de cette tempête sauvage,
au-delà d’une mèche de cheveux enchevêtrés,
paupières fermées en prononçant un nom,
la mystique d’un cou cranté lisse,
tous les petits détails clignotant entre
quand on sait ce qu’est la vraie nudité.

Alors sens nos souffles flotter contre la peau nue,
air entre nous oint de chaleur pure,
le feu rassasiant encore tous les lieux familiers
bientôt se calmer comme la brume qui balaie
couvre la terre longtemps après les pluies parfumées,
serrant fermement pour me garder aussi longtemps que vous le pouvez
dans un noyau velouté que je n’ai jamais voulu quitter
pendant que je dépose un long baiser contre ta main
avant qu’il n’enveloppe le mien et que nous soyons déjà
deux lignes de vie qui fusionneront encore et encore.

Nous étions autrefois trop jeunes pour comprendre
ce que nous nous donnions vraiment
mais peut-être que c’était pour le mieux,
ne pas encore savoir comment l’amour s’est fait ou s’est perdu,
être impuissant et bouger ensemble
à travers ces immensités insondables.

Nous sommes assez vieux maintenant pour prendre notre temps,
pour comprendre la joie brute de tout ce que nous détenons.