Le doux ruissellement de la pluie sur le toit me réveille d’un rêve instantanément oublié. Je rougis dans la pénombre d’une aube voilée alors que je retrouve le drap à mi-hauteur de mes cuisses et ma main sur ma motte. Un soupir s’échappe doucement alors que l’affichage du radio-réveil m’indique doucement qu’il reste trente minutes avant qu’il ne soit l’heure de se lever. Et c’est là que le coureur vient à l’esprit.
Tous les deux jours, si le temps le permet, la coureuse passe devant la maison dans l’air frais du matin avant que la chaleur et l’humidité ne rendent son exercice désagréable. Je l’ai vue pour la première fois quand j’étais sur mon porche, arrosant les paniers de fleurs suspendus. Maintenant, j’essaie d’adapter ma routine matinale de jardinage à son apparence. Le jour de la semaine est imprévisible mais l’heure de la journée est précise.
Cette précision semble faire partie de sa personnalité. Elle est élégante, disciplinée, concentrée sur la route à suivre. Grand, beau et en forme. Ses longues jambes toniques, ses bras élancés et ses doigts pompent gracieusement avec sa queue de cheval dorée dansant pour la balade. Sa respiration semble sans effort et seul le léger tapotement rythmique de ses chaussures de course sur le trottoir interrompt les chants matinaux des oiseaux.
Ma main libre prend doucement en coupe mon sein droit alors que je m’accroche à ma rêverie, souriant aux détails qui me viennent à l’esprit. Son short de course et son haut gris, rose et blanc reflètent son élégance. Les détails féminins et la coupe précise couvrent ce qu’il faut et révèlent ce qu’il peut. Son dos est lisse, ferme et stable. Ses mamelons apparaissent dans l’air frais du matin. Sa motte est délicatement incurvée et subtilement affichée lorsqu’elle bouge.
Ma rêverie est brisée lorsque le radio-réveil s’allume. Mes doigts légèrement humides se déplacent vers ma gauche et l’éteignent. L’ombre sombre du corps de mon mari s’agite et il se tourne vers moi. Un doux baiser de bonjour et sa main se pose sur la mienne sur mon monticule. Il me demande ce que je pense alors qu’il caresse doucement ma main. Je réponds que c’est juste un fantasme avec lequel je me suis réveillé. Il sourit, se penche, me baise la main et se lève. Il comprend.
La douche démarre et j’ai encore quelques minutes à moi. Un fantasme? Certainement. Courra-t-elle aujourd’hui ? Peut-être. Je devrais peut-être lui faire signe à son approche, juste pour voir ce qui se passe. La partie timide et anxieuse de moi repousse cette idée. Le côté le plus aventureux dit ce que vous avez à perdre.
Un fantasme? Peut-être…..mais peut-être pas pour longtemps.